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L’école des filles
Aujourd’hui, c’est l’inauguration de la nouvelle école des filles ! Nous sommes le 24 septembre 1905, pour l’occasion le député Paul Deschanel est venu prononcer un discours. La construction de cette magnifique école s’inscrit alors dans un contexte particulier, celui de la séparation de l’Église et de l’État. L’enseignement public ne doit plus être confié à des religieux mais à des laïcs car il faut laïciser l’enseignement obligatoire. La mairie n’eut alors d’autre choix que de créer une école pour les filles suffisamment spacieuse pour accueillir une institutrice et sa famille comme l’impose la loi. Cependant, l’école privée subsista toujours.
The girls’school
Opening day for the new school for girls! It was on 24th September 1905, and Paul Deschanel, the local Member of Parliament, made a speech to mark the occasion. The construction of this magnificent school building should be considered in the political context of the time i.e. the separation of Church and State. State education was to be provided by lay staff to ensure compulsory attendance in school in a secular context. The local council in Authon had no choice but to build a girls’ school spacious enough to accommodate the (female) teacher and her family as stated by law. However private fee paying schools staffed by members of religious orders were allowed to continue their activity.
En savoir plus
La première école des filles était située dans une petite maison non loin de la place du Marché. On y accédait par les jardins depuis la rue de la Juiverie ou l’impasse du Tripot. L’institutrice était rétribuée par les parents des élèves. La loi Falloux de 1850 imposait aux communes de plus de 800 habitants la création d’une école pour filles avec logement pour les instituteurs et/ou institutrices . Le bâtiment comportait deux classes, une à chaque étage. Le grenier mansardé fut rapidement aménagé en dortoir. Le bâtiment qui recevait l’école des filles et l’institutrice étant devenu trop petit pour ouvrir une troisième classe, la commune fit l’acquisition d’un immeuble au 4 de l’actuelle rue Jean Moulin et entrepris des travaux d’aménagement. L’école ouvrit au cours de l’année 1862. L’enseignement était dispensé par deux religieuses.
En France, il faut attendre la loi Duruy de 1867 pour imposer à toutes les communes de plus de 500 habitants la création d’une école primaire pour les filles. Mais la mixité est rigoureusement interdite. Seules les communes rurales de moins de 500 habitants sont autorisées à avoir des classes mixtes par souci d’économie, faute de moyens financiers. Le sujet est à ce point sensible qu’on sépare garçons et filles, y compris dans la cour de récréation.
La création d’un enseignement secondaire pour les jeunes filles arrivera bien plus tard, lors du vote de la loi Camille Sée en 1880. Les cours qui leur sont dispensés seront très différents de ceux des jeunes hommes. On éduque les filles à devenir de bonnes ménagères, à manier l’aiguille, à l’hygiène, à la morale et à la religion. La culture générale et les sciences qui leur sont enseignées sont uniquement destinées à accompagner les études de leurs futurs enfants… Le baccalauréat ne sera ouvert aux jeunes femmes qu’en 1924 !